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L’efficacité énergétique dans la construction durable

Publication: 27.09.2024 | Modifié: 27.09.24 | Auteur: Thibault Paquier

Les solutions concrètes pour améliorer l'efficacité énergétique

L'efficacité énergétique occupe une place centrale dans la politique environnementale de la Suisse, notamment dans le secteur du bâtiment, responsable d'environ 40 % de la consommation énergétique du pays. Face aux défis posés par le changement climatique et aux objectifs de neutralité carbone d'ici 2050, la Suisse s’est engagée activement dans la réduction de la consommation d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre. Les bâtiments, qu'ils soient anciens ou neufs, résidentiels ou commerciaux, jouent un rôle clé dans cette transition. Grâce à des subventions cantonales et fédérales, à des réglementations renforcées et à l'innovation technologique, la Suisse multiplie les efforts pour rendre son parc immobilier plus économe en énergie. Cet article explorera les solutions concrètes à mettre en place pour améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments, tout en réduisant l'impact environnemental et en favorisant la durabilité à long terme.

Avant toute prise de décision, solliciter l'équipe Frilow permet d'identifier les étapes clés pour structurer les rénovations de façon stratégique, optimisant ainsi les coûts et, dans certains cas, échelonnant le budget sur plusieurs phases de manière optimale. Cette phase initiale d'étude est cruciale pour anticiper l'obtention des subventions, gérer les contraintes administratives, respecter la législation en vigueur et maîtriser les particularités des travaux à réaliser.

L’efficacité énergétique

L'efficacité énergétique est l'un des leviers essentiels pour répondre aux défis du changement climatique en Suisse. Les bâtiments représentent près de 40 % de la consommation d'énergie du pays (1), principalement en raison du chauffage, de la climatisation et de l’éclairage. L'optimisation de l'efficacité énergétique dans le secteur immobilier est donc cruciale, non seulement pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour garantir une consommation durable des ressources énergétiques. Pour ce faire, plusieurs mesures techniques et technologiques visent à réduire les pertes d'énergie et à favoriser l'utilisation de sources renouvelables. Voici les principales solutions à envisager pour rendre un bâtiment plus économe en énergie :

Isolation thermique

L’isolation est souvent la première étape pour améliorer l'efficacité énergétique. Elle vise à limiter les déperditions de chaleur par les toits, les murs, les fenêtres et les sols. Un bâtiment bien isolé conserve la chaleur en hiver et la fraîcheur en été, réduisant ainsi la demande en énergie pour le chauffage et la climatisation. Une meilleure isolation permet également d'installer des systèmes plus petits, qui seront moins sollicités et donc plus durables !

Des matériaux comme la laine de verre, la laine de roche ou des isolants naturels tels que le chanvre ou la fibre de bois sont utilisés pour améliorer l'enveloppe thermique du bâtiment. Toutefois, pour être conforme au MoPEC, même l’isolant le plus performant doit avoir une épaisseur d’au moins 12 cm : plus l’épaisseur est importante, meilleure est l’isolation. De nouveaux matériaux, comme l’aérogel ou les « PIV-panneaux isolants sous vide », offrent une résistance supérieure à celle de la laine de verre classique (2), mais ils sont à la fois coûteux et peu écologiques. Pour choisir le meilleur matériau, il faut prendre en compte plusieurs critères et arbitrer entre eux : épaisseur, coût, durée de vie et impact environnemental.

Voici une liste des endroits clés d’un bâtiment où l’isolation peut être appliquée :

- Toiture et combles : La toiture est l'une des premières zones à isoler, car entre 10 et 20 % des pertes de chaleur peuvent se produire par le toit. L’isolation des combles (aménagés ou non) permet de réduire ces déperditions et d'améliorer le confort thermique.

- Façades : L’isolation des murs extérieurs, soit par l’extérieur (ITE – isolation thermique par l’extérieur), soit par l’intérieur (ITI), permet de limiter les déperditions thermiques. L'isolation par l'extérieur est plus efficace car elle enveloppe tout le bâtiment et évite les ponts thermiques, zones où la chaleur s'échappe plus facilement, généralement situées aux jonctions entre différents éléments du bâtiment (comme entre un mur et un toit).

- Plafonds des locaux non chauffés : L’isolation des plafonds des caves ou espaces non chauffés réduit les pertes de chaleur par le sol et améliore le confort thermique au niveau du sol. C'est une option particulièrement rentable étant donné son efficacité par rapport à son coût relativement faible.

- Fenêtres et portes : Le remplacement ou l'amélioration des fenêtres et des portes est crucial, car elles peuvent représenter jusqu’à 40 à 70 % des déperditions du bâtiment. Les fenêtres à double ou triple vitrage limitent les échanges thermiques avec l’extérieur, tandis que les portes bien isolées, notamment les portes d’entrée, empêchent les infiltrations d’air froid.

©Paquier Poulpe Production

Systèmes de chauffage

Remplacer son ancien système de chauffage, souvent alimenté par des combustibles fossiles, est une mesure clé, puisque 60 % des bâtiments suisses consomment encore du mazout ou du gaz (3). Largement soutenue par le Programme Bâtiments et les subventions cantonales, cette action permet de réduire drastiquement son impact personnel. Pompes à chaleur, chauffage solaire thermique et chaudières biomasse réduisent non seulement la consommation d’énergie, mais aussi la dépendance aux énergies fossiles, limitant ainsi l'impact environnemental.

- Pompes à chaleur : Les pompes à chaleur (PAC) sont des systèmes de chauffage écologiques et performants qui utilisent des sources d'énergie renouvelables pour chauffer un bâtiment. Parmi les types de PAC, les plus performants sont les PAC air-air, air-eau, et sol-eau, qui captent respectivement la chaleur de l'air, de l'eau ou du sol pour la restituer à l'intérieur. Leur principal atout est leur efficacité énergétique : elles peuvent produire autant de chaleur qu’un chauffage électrique tout en consommant jusqu'à cinq fois moins d’électricité (4), réduisant ainsi considérablement les coûts de chauffage. Cependant, l'installation d'une PAC, notamment du type sol-eau, peut représenter un investissement initial important, compensé par des économies d'énergie à long terme.

- Chauffage solaire thermique : Le chauffage solaire thermique utilise l'énergie du soleil pour chauffer l'eau destinée au chauffage et à la production d'eau chaude sanitaire. Des capteurs solaires installés sur le toit captent l'énergie solaire et la transforment en chaleur. Cette solution est particulièrement efficace dans les régions ensoleillées et peut couvrir une partie significative des besoins en chauffage d’un bâtiment. Cependant, elle nécessite souvent un système complémentaire pour les périodes moins ensoleillées. Une fois en place, le chauffage solaire thermique permet de réduire les émissions de CO2 et de baisser les coûts énergétiques grâce à l'exploitation d'une énergie renouvelable et inépuisable.

- Chaudière biomasse : Le chauffage à biomasse repose sur l’utilisation de matières organiques, comme le bois ou les granulés, pour produire de la chaleur. Ce système est durable et réduit la dépendance aux énergies fossiles. Les chaudières à bois ou à granulés offrent une excellente efficacité énergétique, tout en utilisant des sources renouvelables locales. De plus, les émissions de CO2 générées par la biomasse sont considérées comme neutres, puisque le bois émet autant de dioxyde de carbone en brûlant qu'il en a absorbé en poussant. Toutefois, ce système nécessite de l’espace pour stocker le combustible et un entretien régulier, mais il demeure une solution écologique et économique.

©Paquier Poulpe Production

Ventilations

Optimiser la ventilation des bâtiments est essentiel pour améliorer la qualité de l'air intérieur et réduire la consommation d'énergie. Une ventilation inadéquate peut entraîner des problèmes d'humidité et de pollution, impactant le confort des occupants. En modernisant ces systèmes, on améliore à la fois le bien-être des résidents et l'efficacité énergétique du bâtiment, réduisant ainsi son empreinte carbone (5). Il existe trois principaux types de systèmes de ventilation :

- Ventilation naturelle: la ventilation naturelle repose sur les principes physiques du déplacement de l'air à travers des ouvertures, comme des fenêtres ou des grilles de ventilation. Ce type de ventilation utilise les différences de température et de pression entre l'intérieur et l'extérieur pour renouveler l’air (6). Simple à mettre en œuvre, elle ne nécessite pas d'équipements complexes et permet de réduire la consommation d'énergie. Cependant, elle dépend fortement des conditions météorologiques et ne garantit pas toujours une qualité d'air optimale. De plus, il peut être difficile de contrôler la quantité d'air entrant, surtout en hiver, où les pertes de chaleur peuvent être importantes.

- Ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple flux: Les installations d’air repris fonctionnent selon un système simple de ventilation mécanique, offrant un confort et une efficacité énergétique plus limités par rapport aux systèmes d'aération douce, mais avec des coûts d’investissement réduits et une mise en œuvre simplifiée. Dans ce type de ventilation, seul l’air repris est mécaniquement acheminé, créant une dépression dans le logement qui attire l’air neuf à travers des bouches d’air dédiées (BAN). Cependant, même dans des bâtiments très étanches, cette dépression peut entraîner une infiltration d’air non contrôlée par des fissures et jointures. Pour un bon fonctionnement, les habitants doivent éviter de laisser les fenêtres ouvertes trop longtemps. Les bouches d’air neuf doivent être insonorisées et équipées de filtres, qui nécessitent un remplacement fréquent. Les installations d’air repris peuvent également intégrer des pompes à chaleur pour récupérer la chaleur de l’air extrait, utile pour la production d’eau chaude et parfois l’assistance au chauffage. Elles peuvent être installées sous forme de systèmes individuels ou collectifs. En cas d'intérêt, nous vous invitons à découvrir la référence Minergie qui traite les différentes manières de ventiler (7).

- Ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux: la VMC double flux est une solution plus avancée et efficace que le simple flux. Ce système assure à la fois l'extraction de l'air vicié et l'insufflation d'air frais filtré dans l'ensemble du bâtiment. L'air entrant est préchauffé grâce à un échangeur thermique qui récupère la chaleur de l'air extrait, ce qui permet de limiter les pertes énergétiques. Ce type de ventilation est particulièrement adapté aux bâtiments bien isolés, car il garantit une bonne qualité d'air tout en réduisant la consommation de chauffage. Bien que plus coûteuse à installer, la VMC double flux offre d'importantes économies d'énergie sur le long terme.

©Paquier Poulpe Production

Conclusion

L'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments, qu'ils soient anciens ou neufs, est depuis plusieurs années au centre de la transition du secteur de la construction. Malgré les programmes et subventions mis en place pour encourager cette évolution, les coûts et la complexité des rénovations constituent encore des freins importants. Il est essentiel de faciliter ces démarches pour les propriétaires et d’adopter des solutions d’isolation, de chauffage et de ventilation adaptées aux bâtiments existants. Enfin, bien que l'efficacité énergétique soit primordiale, d'autres aspects, tels que le choix des matériaux, la biodiversité et l’intégration sociale, jouent également un rôle clé.

Références